FANZINE EN VUE !

Le quatrième numéro du fanzine AlŒil vient de voir le jour. Un beau projet graphique qui roule depuis 2011, sans se prendre la tête.

Porté par Aymeric Le Clerc, depuis un an designer graphique en free-lance à la capitale, le projet AlŒil Fanzine s’est développé à partir de trois constats. « J’ai fait mes études de graphisme à Aix-en-Provence. D’abord à l’ECV puis à l’Intuit.lab. À l’époque, j’avais remarqué qu’il y avait pas mal de rivalités entre les deux écoles. Donc, la première de mes idées était de réunir les talents des deux structures. Ensuite, je trouvais que dans n’importe quel bouquin de graphisme, on voyait toujours les mêmes illustrateurs. Il s’agissait donc de mettre en valeur des artistes peu connus et plus underground. Enfin, l’art a un prix qui est trop souvent excessif. Je souhaitais offrir quelque chose de plus ou moins gratuit via le fanzine. » Aymeric est alors en troisième année d’études, nous sommes en 2011 et le premier numéro de AlŒil pointe le bout de son nez. D’ailleurs, pourquoi AlŒil ? « Simplement pour allier deux notions : ce qui parle à l’oeil et le fait que ce soit gratuit. Graphique et gratuit en somme. » Mais aussi quelque chose qu’on fait à son rythme, sans se prendre la tête.

L’idée est simple : éditer des visuels d’artistes sous forme de recueils de travaux. Conçu comme de « petits livrets emballés », les trois premiers fanzines ont été sérigraphiés et ont pour thématique, dans l’ordre de parution : L’occulte et l’ésotérique, Le tape à l’oeil, L’invisible. « À la base, les thèmes étaient choisis à partir de la sémantique de AlŒil. Sans pour autant donner trop de contraintes aux participants. »  Chacune de ces trois premières sorties est accompagnée d’une exposition. Montée avec trois bouts de ficelle au départ. Jusqu’à 2013 et la publication du zine numéro 3. « Cet événement nous a fait franchir un cap. Le fanzine L’invisible était sérigraphié en deux couleurs, dont une qui réagissait aux UV, et l’on avait organisé notre expo dans une galerie réputée de Marseille. Cela nous a fait gagner en visibilité. » AlŒil passe d’un tirage de 300 à 500 exemplaires pour cette édition. Le succès est tel qu’il est difficile de rebondir dessus pour la trentaine de personnes qui composent « l’écurie » du projet. D’où un quatrième numéro totalement repensé dans sa conception. Fini la thématique directrice et l’exposition festive synonyme de sortie du zine. Exit aussi la sérigraphie. Pensé comme un ensemble de cartes postales et imprimé en numérique, ce fanzine quatre s’ouvre à la photographie. L’emballage soigné dévoile un ouvrage qui l’est tout autant. Mention spéciale aux goodies à découvrir dans le paquetage. La marque de fabrique du clan AlŒil. De chouettes stickers entre autres. Après avoir été offert sur la toile aux connectés le jour de la sortie officielle, le AlŒil Nº4 peut désormais s’acquérir sur la boutique en ligne du collectif. En attendant un cinquième épisode, d’ici un an ou deux, qui sera à coup sûr emmené par un Aymeric qui voit ça « comme un exercice pour se former à l’édition de manière autodidacte. »